Leo Bioret / Mode d'emploi, LA GLACIÈRE
Mode d'emploi
Résidence - Édition 2012, Sommières

Processus
En se basant sur un système chronologique, ce projet d’exposition se développe en deux phases ; la prédiction d’un évènement et le récit de ce premier temps d’attente du moment « Fin du Monde » et l’exposition finale qui donne à voir les projets artistiques, résultant de l’annonce faite en premier lieu. Deux moments complémentaires qui dialoguent dans le temps et qui sans cesse se réfèrent l’un à l’autre. La Glacière, laboratoire de réflexion et premier temps de recherches et de réalisations entre le commissaire et les artistes. Cette résidence se termine sur un premier projet, considéré comme ligne directrice de l’exposition à venir en proposant une création, la parution d’un journal, Mode d’emploi de la fin des Temps. En se basant sur la Chronique de la prédiction et le détournement de l’image, cet objet-archive annonce et propose les projets artistiques qui seront présentés. Une façon de développer l’exposition dans deux espaces différents, celui de la feuille de papier pour le journal et par la suite celui de l’espace architectural. Par, le format, le papier, la mise en page, les images et les textes, l’objet journal s’inspire des quotidiens et des journaux d’expositions connus de tous. Il propose tout un travail de réflexion et de mise en œuvre artistique. Il s’agit au travers de cet « espace d’exposition », d’attirer l’attention par l’imagination et la diffusion d’informations. En choisissant de le dater au 21 décembre 2012, le journal aura de plus en plus d’importance et de valeur dans le temps. Cette proposition d’archivage rentrera également dans la deuxième partie du projet et dans le temps de l’exposition. En procédant en deux temps distincts, l’archive est créée dans le temps. Cette prédiction de l’exposition se positionne en temps qu’archive dans le processus de réalisation du projet. Alors vient le temps de l’exposition ou sont montrées les pièces des artistes et la finalité du travail. L’exposition proposera le travail des deux artistes plasticiennes ; Audrey Martin et Muriel Joya. Un projet collectif sera également présenté pour sa troisième et dernière version spécialement réalisée pour l’évènement. Zéro point zéro, est le point central de l’exposition. Celui qui créé de l’espace pour pouvoir échanger avec les autres œuvres présentes. Il s’agit de mener à la destruction et à l’effacement la projection The Longest day. Cette volonté des artistes de mener cette œuvre à une fin certaine est annoncée dans la première partie du projet et est proposée sous la forme de la disparition de l’image par l’action de la lumière. Le travail proposé par Audrey Martin s’encre aussi dans l’importance du processus et de l’histoire d’une pièce. La ruine du ballon sonde doré et dégonflé revit d’une certaine manière par l’action de l’archive et sera présenté sous sa forme irréversible. Cette réplique exacte d’un ballon sonde en or 24 carats devient une « ruine dorée ». L’objet et sa fonction sont détournés et transformés par l’action de l’artiste. En partant d’un travail photographique d’archivage très long, Muriel Joya à fait le choix d’utiliser la projection et le diaporama pour présenter son travail dans cette exposition. L’image-mouvement est développée pour montrer le statut éphémère des images de presse et créer une archive 2012. Ce parcours historique basé sur un système de collecte d’images de « Unes » est présenté comme un flux continu hors du format journalistique habituel. Le sens des images est alors détourné. Cette réflexion critique sur le traitement de l’information médiatique nous laisse dans l’attente constante de signification, image après image. En travaillant et en proposant des réflexions artistiques sur des espaces différents, le projet (dans son ensemble) prend tout son sens. En s’adaptant à ces deux types d’espaces, l’exposition créée des dialogues, des oppositions et une complémentarité spécifique au projet. Chaque lieu est unique à travers son histoire, ses caractéristiques et sa situation géographique mais ces deux espaces d’expositions unissent le projet dans le temps.
extrait du journal, La Glacière, Mode d'emploi, 2012
Léo Bioret

crédits: photographies, Muriel Joya
Audrey Martin, "M2K2", 2011
résidence et production: Léo Bioret, Muriel Joya et Audrey Martin
conception et mise en page du journal: Thomas Rochon